Aux Belles Poules...

Au début du XXème siècle, « Aux Belles Poules » est l’une des plus célèbres maisons closes de Paris.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, beaucoup de bordels parisiens (dont Aux Belles Poules) sont réquisitionnés par l’armée allemande. Au lendemain de la guerre, évidemment, on soupçonne lourdement les tenanciers de collaboration avec l’ennemi ce qui crée un climat malsain autour des maisons closes.

Dans ce contexte, Marthe Richard, une ancienne prostituée « rangée » et veuve de guerre, décide de militer en faveur de la fermeture des maisons closes : pour elle, c’est une forme d’organisation de la débauche par la société, qui profite à la mafia. Ça débouche sur la promulgation d’une loi, la « loi Marthe-Richard »… et sur la fermeture de 195 maisons closes à Paris, dont le Chabanais, le One-Two-Two et le Sphinx…

Et Aux Belles Poules alors ? Pendant que l’on détruit et démantèle tous les bordels de Paris, l’endroit fait de la résistance. On décide finalement de le réquisitionner pour y créer des logements étudiants. La tenancière de l’époque s’accrochera jusqu’en 1948 à son établissement… avant de céder.

Les locaux abritent ensuite un bar, puis un grossiste … et c’est peut-être l’ensemble de ces activités commerçantes qui ont permis aux fresques de perdurer, dissimulées sous des décors ordinaires, jusqu'à la reprise il y a 4 ans par la nouvelle propriétaire qui a restauré l'ensemble des fresques découvertes sous les anciens décors en bois. 

Une après-midi agréable passée dans cet établissement où nous avons dégusté avec une coupe de champagne une excellente pâtisserie après avoir écouté la propriétaire des lieux nous exposer l'histoire de ces lieux représentant un pan d'histoire de Paris.